Traduction et commentaires de Michael
Un prêtre de la résistance nous a demandé de traduire certains extraits de cet article qui montre que contrairement à ce qu'a déclaré Mgr Fellay le 16 janvier dernier, un accord est possible avec François.
Le National
Catholic Register est un journal conciliaire qui a interviewé Louis
Tofari, porte-parole de la FSSPX aux USA. Il est intéressant de voir ce que
pense le porte-parole de la FSSPX aux USA et ce qu’il répond au journaliste
conciliaire. On voit que l’accord avec Rome n’est pas abandonné, même après la
conférence de Kansas City (octobre 2013) où Mgr Fellay a critiqué pour la
première fois François en public, après avoir formellement obligé deux jours auparavant tous les prieurés du monde entier à mettre une photo du pape dans
leurs locaux.
Extraits du National Catholic Register1 par Peter Jesserer Smith.
FSSPX et le dialogue ecclésial en veilleuse
15 décembre 2013
Les relations avec la Fraternité
traditionaliste, qui est en dehors de la pleine communion avec l'Église, se
sont détériorées depuis la mi-2012, mais l'espoir demeure pour la pleine
réconciliation.
ST. LOUIS [USA] – Le dialogue
entre la Fraternité traditionaliste Saint Pie X et le reste de l'Église
catholique semble au point mort. Cependant, l'espoir subsiste qu'une pleine
réconciliation soit possible durant le pontificat de François, alors même que
la FSSPX est confrontée à une rébellion au sein de ses propres rangs qui
s'oppose à la pleine unité avec l'évêque de Rome.
"Je pense qu'il est sûr de dire que les discussions sont actuellement en
veilleuse", a déclaré au Register,
Louis Tofari, porte-parole du district des États-Unis de la Fraternité Saint
Pie X. Tofari a expliqué que la FSSPX est toujours ouverte à la discussion et
veut "la pleine reconnaissance"
de son statut canonique dans l’Église. Cependant, ils n'ont pas encore fait d'ouvertures officielles pour redémarrer le dialogue ou accepter le préambule
doctrinal tel que défini par le pape Benoît XVI.
"À l'heure actuelle, nous n'avons rien entendu du Saint-Siège ou du Pape
François sur la poursuite des discussions qui ont été amorcées par le pape
Benoît XVI", a-t-il dit.
Défi interne
(…) Mais le Supérieur Général
fait maintenant face à un défi d'origine interne appelé "La Résistance",
qui s'oppose à toute réconciliation avec le pape ou avec ce que la "Résistance"
appelle avec dérision "la Rome apostate". Le défi n'est pas
négligeable. Ce mouvement semble responsable de la diffusion sur Internet des
documents internes de la FSSPX relatifs aux négociations, y compris le Préambule Doctrinal de Mgr Fellay, diffusion
faite dans le but de faire avorter ces efforts. (…)
"La Fraternité Saint Pie X vit son propre schisme en ce moment",
a déclaré Peter Vere, un canoniste et ancien adepte de la FSSPX. (…)
Actions controversées
(…) Les relations théologiques de l'Église avec
le peuple juif, telles que définies par le Concile Vatican II avec Nostra Aetate sont un point de friction dans
le dialogue de la FSSPX avec le Vatican. Cependant, en 2009, la FSSPX a
doucement purgé ses sites d'un certain nombre d'articles offensant les Juifs,
après que la négation de l'Holocauste par Mgr Williamson soit devenue publique,
et la FSSPX a également expulsé l’abbé Florian Abrahamowicz, ancien supérieur
de la branche italienne et autre négationniste public.
La réconciliation reste possible
Bien que Benoît XVI ne soit plus
pape, la porte de la pleine réconciliation n'est pas fermée par le pape François,
déclara Tofari. Mgr Fellay, qui avait critiqué le pape François, le qualifiant
de "véritable moderniste" a
ensuite précisé qu'il regrettait ses mots, car il donnait l'impression erronée
qu'il considérait pape François comme un hérétique. Le Pape François lui-même,
dans son exhortation apostolique Evangelii
Gaudium (La joie de l'Evangile), a signalé qu'il veut la réconciliation
dans l'Église "blessée par les
divisions historiques." Il a condamné les idéologies au sein de l'Église
et nous a tous exhortés à "offrir un
témoignage rayonnant et attractif de communion fraternelle".
Vere dit que le travail
théologique pour montrer à la FSSPX la continuité du Concile Vatican II avec
les enseignements de l'Église pré-conciliaire continue de progresser, surtout
avec le "travail de référence"
sur la liberté religieuse de Dom Basile Valuet, un théologien bénédictin de
l'abbaye du Barroux de France. Il a ajouté que Summorum Pontificum, en 2007, (Motu proprio de Benoît XVI qui a
confirmé la validité de la forme extraordinaire de la messe célébrée en latin,
selon le Missel Romain de 1962), la réconciliation des traditionalistes du diocèse
de Campos, au Brésil, et des ordres traditionalistes comme la Société de
Saint-Vincent Ferrier, ont également montré que les catholiques ne devaient
pas renoncer à l'espoir de la réconciliation entre la FSSPX et le pape. "Il y a eu des marques réelles de progrès",
a déclaré Vere. C'est juste une question de temps et de prière afin de permettre
aux deux parties de négocier à l’abri de l’impératif médiatique de l’immédiateté.
Note :
1. Source Wikipedia : Le National
Catholic Register est le plus ancien journal catholique des États-Unis
d'Amérique. Il a été fondé en 1927 en tant que journal hebdomadaire. (…) Le
père Owen Kearns, membre des Légionnaires du Christ, est éditeur et
collaborateur du journal depuis 1995.
Commentaire
Il est piquant de voir que le
porte-parole de la FSSPX et le journaliste conciliaire sont d’accord : ils
souhaitent la reconnaissance canonique. Elle est non seulement souhaitable mais
possible. Ce n'est qu'une question de temps. Pour ce faire :
1. On expulse les récalcitrants.
2. On expurge les sites de la
FSSPX afin de se mettre en conformité avec l’esprit de Nostra Aetate. L’abbé Bouchacourt modifie la théologie catholique
sur le peuple déicide dans une interview à la presse argentine. Voir ici.
3. On s’appuie sur l’exemple des
ralliés qui jouent un rôle de subversion de la Tradition. (cf. point 5 de la critique du livre de l'abbé Pivert et la "récollection" donnée par l'abbé Pfluger à Flavigny)
4. On négociera en évitant les
fuites.
Le ralliement à la Rome
moderniste est donc toujours possible et sera préparé en secret comme le dit Vere et comme l’a sous-entendu
Mgr Fellay dans une interview (The Angelus, 20 avril 2013) :
The Angelus : « Avec le recul, y a-t-il
quelque chose que vous auriez fait différemment au cours de l’année
passée ? »
Mgr Fellay : « Oh, certainement, on
est toujours plus sage après la bataille. J’aurais insisté davantage sur ce que
j’ai toujours dit et ne croyais pas nécessaire de souligner : quel que
soit l’accord, il y aura toujours une condition sine qua non : pas de
compromis, c’est impossible ! Nous restons tels que nous sommes. C’est ce qui nous fait
catholiques, et nous voulons rester catholiques. »
[ndlr : pour Mgr Fellay, la déclaration du 15 avril 2012 ne faisait
donc aucun compromis et nous laissait tels que nous étions mais il n’a pas
cru nécessaire de le souligner… Pour qui prend-il les fidèles ?
Devons-nous faire confiance à celui qui profère de telles hypocrisies ?] Mgr Fellay poursuit : « J’aurais aussi amélioré les
communications et j’y ai déjà travaillé. J’ai été paralysé par les fuites. Je ferais les choses autrement maintenant. »
Mgr Fellay ne refera pas les
mêmes erreurs, c’est l’enseignement qu’il a retiré des négociations avec Benoît
XVI. Maintenant tout se fera sans fuites.