Ennemond a raison
Pour tous ceux qui croient que Mgr Fellay a retrouvé la bonne ligne.
Ennemond
n’est pas n’importe qui dans la Fraternité St Pie X. Il écrit dans Fideliter, et sur la Porte Latine. Il dirige Fecit. Quand Ennemond dit quelque chose,
il faut y faire attention, parce qu’il est très souvent le fidèle écho de ceux
qui dirigent la Fraternité Saint Pie X.
Le
21 septembre 2012, il écrit sur Fecit :
« Revenons au réel. (…)Plutôt que
de vous satisfaire du prisme de La Croix et de l'agence APIC qui n'ont
jamais été favorables à quelque rapprochement que ce soit avec le monde traditionnel
(…) Rorate coeli propose un résumé de l'intervention de l'abbé
Schmidberger dans lequel on envisage plutôt une poursuite des relations : "
The SSPX will send its concerns about these additional requirements to Rome in
the hope that they can be resolved ". Pour ma part, je n'ai pas lu qu'il fallait attendre "la conversion
de Rome" (…)»
Commentaire :
Oui,
revenons au réel, en effet. Mgr Fellay n’a absolument pas renoncé au principe
de l’accord pratique avec Rome. Ce sont seulement les modalités de l’accord
pratique qui « coincent » un peu en ce moment, du fait du pape, qui
sait très bien ce qu’il fait. C’est la technique du chaud/froid qui continue
pour nous faire aller d’espoirs en déceptions jusqu’à ce que, usés et troublés par tous ces
changements, le jugement faussé, les membres du Chapitre ou un groupe dissident d’accordistes décident de signer.
Cette
technique du chaud/froid est appliquée également au sein de la
Fraternité : Mgr Fellay dans un discours à Ecône, aurait affirmé qu’il
fallait interpréter la déclaration du chapitre de 2012 comme celle de 2006,
c'est-à-dire que nous exigerions la conversion de Rome… Mais en même temps,
dans le même discours, il aurait affirmé que les six conditions de la lettre
Thouvenot devenaient obligatoires, ce qui sous-entendrait donc que cette
conversion n’est pas vraiment exigée… Cependant, des personnes de bonne
volonté, qui veulent encore croire en Mgr Fellay, ont chanté victoire : ça
y est, il est redevenu comme avant, nous ne signerons pas !
Cependant,
les jours passent… Pas de déclaration publique et officielle, mais des bruits,
des « on dit » qu’on laisse
filtrer indéfiniment à propos de cette réunion d’Ecône, sans rien confirmer ou
infirmer, sans rien éclaircir…
Une
semaine après cette déclaration faite à Ecône, voici l’abbé Schmidberger qui
revient sur le devant de la scène, avec un son de cloche différent. Les âmes de
bonne volonté, bien disposées envers Mgr Fellay, n’y comprenant décidément plus
rien, essayent d’interpréter les propos de l’abbé Schmidberger dans le même
sens que ce qu’on avait cru comprendre de Mgr Fellay à Ecône… Mais
heureusement, Ennemond vient nous rappeler au sens des réalités… Ce faisant, il
nous aide bien, car si l’affirmation que l’accord pratique n’est pas mort était
venue de nous, on nous aurait encore appelés « complotistes ».
Sur Rorate Coeli, on peut relever sur la
vidéo de l’abbé Schmidberger, les paroles suivantes (cf.sous-titres anglais en
annexe de l’article) :
Min : 05.00
- Comment la Fraternité réagira-t-elle à
ces nouvelles demandes inexplicables (du pape) ?
- Abbé
Schmidberger :: « Je pense que nous dirons aux
autorités romaines que nous avons des difficultés à propos de ces demandes et
qu’ils doivent y renoncer s’ils souhaitent vraiment notre normalisation. »
Commentaire : La
Fraternité ne coupe donc pas les ponts, elle continue à réclamer de la Rome
moderniste une normalisation. Le principe de l’accord pratique est donc ici
réaffirmé adroitement, en une phrase d’apparence énergique : nous posons nos conditions à Rome, voyez
comme nous sommes fermes ! C’est ce que sous-entend cette phrase… et
pourtant cette phrase réaffirme aussi que la conversion de Rome n’est pas
nécessaire puisque si le pape retirait ses nouvelles exigences du 13 juin,
l’abbé Schmidberger sous-entend que nous pourrions signer. En effet, tout
allait bien avant le 13 juin, selon lui. (cf. le début de la vidéo)
Min. 07.00 : Abbé
Schmidberger : Oui, Mgr Müller est le nouveau préfet de la
Congrégation pour la doctrine de la Foi… Bien sûr, Mgr Di Noia est la personne
qui a été personnellement désignée par le pape pour être notre contact direct,
peut-être pour contrebalancer Mgr Müller.
Commentaire :
Cette
phrase fait renaître habilement l’espoir après la déception du début de
l’interview : c’est vrai que le pape a rajouté ces conditions inacceptables
mais en même temps, le pape n’est pas si méchant, puisqu’il nous a adjugé le
« gentil » Mgr Di Noia pour être notre interlocuteur direct… Mais qui
dit interlocuteur direct, dit futures relations avec ce contact, et
donc, une fois de plus, réaffirmation de la continuation des discussions avec
Rome.
-
Avons-nous retiré un gain de ces discussions avec Rome ?
- Abbé
Schmidberger : Elles ont été très utiles. A mon avis, elles ont montré
que nous sommes intéressés par une normalisation de la situation. Elles ont
montré que nous considérons notre situation comme un résultat de la crise de l’Eglise,
comme une situation anormale.
Commentaire :
Cette dernière phrase
est caractéristique de la tournure d’esprit accordiste, complètement déviée, que
l’abbé Pfeiffer relevait dans son sermon du 2 septembre dernier : réclamer une normalisation aux modernistes.
Pourquoi avons-nous besoin d’être reconnus et appréciés de ces apostats qui
crucifient Notre-Seigneur à Assise et dans leur magistère hérétique ? Peut-être
certains penseront : oh ! quel langage outrancier ! Alors, vite,
appelons Mgr Lefebvre à notre secours… Il dit, le 4 octobre 1987 : « Rome est dans l’apostasie » (cf.min.1.08
de la video)
video de Mgr Lefebvre sur antimodernisme.info
Et lors de sa conférence à Ecône, le
8 février 1991, Mgr
Lefebvre dit : « le Cardinal
Ratzinger est hérétique ! […] Il met en doute qu’il y ait un Magistère qui soit
permanent et définitif dans l’Eglise. Il s’attaque à la racine même de
l’enseignement du Magistère de l’Eglise. »
Relisons
le texte n°1 d’Arsénius qui vient d’être publié sur notre site. Ecoutons la
conférence du 11 novembre 2007 de Mgr Tissier de Mallerais, également sur ce
site… Nous serons ensuite définitivement guéris de ce désir et nous ne
mendierons plus une reconnaissance de la part des ennemis de l’Eglise. C’est
vraiment le monde à l’envers : nous demandons à des hérétiques de valider
notre position.
Extrait
de la conférence de Mgr Lefebvre en 1976 à l’association Les Amis de Saint
François de Sales : « Je suis persuadé que ça va se découvrir de plus
en plus, que nous avons à faire au Vatican à une loge maçonnique ni plus
ni moins. Ça va se découvrir peut être d’ici peu on publiera des noms
avec les appartenances maçonniques, avec les degrés de maçonnerie, avec l’appartenance
aux loges, c’est pas possible autrement, ils font trop bien le travail des loges
maçonniques pour qu’ils ne soient pas au moins des soutiens des loges maçonniques,
ce n’est pas possible, pas possible. »
Conclusion :
Ennemond
a raison. L’état d’esprit des chefs de la Fraternité n’a pas changé. C’est pour
cela que tous ceux qui résistent ouvertement continuent à être persécutés.
C’est pour cela que le silence est la condition de la réintégration des abbés
Chazal et Pfeiffer.
Nous
terminerons par une superbe citation du chanoine Lecigne, p.248 du livre Avec l’Immaculée et le père Maximilien Kolbe,
traduit par Morgon et édité par les Editions
du Courrier de Rome. Le chanoine appliquait cet éloge à Mgr Delassus. Nous
reprendrons ses mots pour les appliquer à tous ceux qui parlent haut et fort :
« Mgr Delassus fut un mainteneur.
Maintenir,
tout est là aujourd’hui. Maintenir, c'est-à-dire affirmer quand les uns nient
et les autres atténuent, s’obstiner dans le culte de la vérité et dans le
fanatisme du droit, se dire que les principes sont nécessaires plus que tout,
et qu’après le crime de les trahir effrontément il n’y en a pas de plus
exécrable que celui de les servir mollement. Maintenir, c'est-à-dire croire
toujours, ne se taire jamais, espérer quand même. Quand les mémoires se font
oublieuses, les courages indécis, les attitudes flottantes, l’essentiel est de
maintenir. »
InDominoSperavi
Annexe – les sous-titres
anglais de la vidéo :
Min.
05. 00 :
- “How will the
society react to these new inexplicable demands ? »
Abbé Schmidberger :
I think we will tell the romans institutions that we have our difficulties with
them and that they will have to abandon these demands if they truly wish
normalization.
Min : 07.00 : Abbé Schmidberger : Yes, the recently appointed Bishop Müller is
now prefect of the Congregation for the doctrine of faith… Of course
archibishop Di Noia ist our direct person of contact appointed personally by
the Pope, perhaps as a balance to Bishop Müller.
Plus
tard :- Was there any gain from the talks with Rome ? And if there was, what is
it ?
- Abbé Schmidberger : They had great use. In my opinion, they have
shown that we have an interest in a normalization of the situation, that we see
our situation as a result of the crisis in the church, as an abnormal
situation.